Archives de Catégorie: Vie du Club

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Une soirée inoubliable et instructive à l’Observatoire de Lille

Une plongée dans un autre temps où les instruments vieux de cent ans, qui fonctionnent toujours, nous fait prendre conscience de l’ingéniosité humaine mais aussi de ses travers eu égard à l’obsolescence programmée qui sévit depuis quelques décennies.
Un peu d’histoire

La lunette qui trône sous la coupole de l’observatoire, a été commandée par Robert Jonckhèere (1888-1974) aux ateliers Mailhat, du nom du fabricant français de télescopes et d’instruments optiques de précision. A noter que l’entreprise a fourni, entre autres, l’observatoire de Paris et l’observatoire de Camille Flammarion de Juvisy.
Robert Jonckhèere était le fils d’un riche industriel du textile de Roubaix. Féru d’astronomie, ses parents lui offrirent un observatoire construit sur le toit de la maison familiale.
En 1907, à l’approche de sa majorité, il cherche à agrandir son installation et à lui offrir une notoriété plus importante. Il trouve un emplacement à Hem, et y fait bâtir un nouvel observatoire digne des plus grands de l’époque. L’inauguration aura lieu en 1909. C’est à cette époque que la grande lunette est installée à Hem et qu’il s’attelle à découvrir de nouvelles étoiles doubles visuelles : il en découvrit à cette époque plus de 1000, ce qui lui vaudra une renommée internationale dans ce domaine. N’étant qu’astronome amateur, Robert Jonckhèere travaille dans l’entreprise familiale le jour, ce qui lui permet de financer ses installations, et s’adonne à ses activités astronomiques la nuit.
Après la Première Guerre Mondiale, il prend la suite de son père à la direction mais la situation économique se dégrade peu à peu : les crises successives ont raison de l’entreprise familiale. Ruiné, à la fin des années 20, Robert Jonckhèere vend tout son matériel scientifique à l’Université de Lille et part à Marseille. La Lunette fut ensuite installée à l’Observatoire de Lille en 1934.
Malgré ses découvertes d’étoiles doubles, il souffre d’un manque de reconnaissance et décide de passer le concours d’entrée au CNRS qu’il réussit en 1943. Il devient alors astronome professionnel et figure parmi les plus grands découvreurs mondiaux d’étoiles doubles (3300).

Une visite passionnante

Voilà pour l’histoire de l’observatoire, bien plus riche que ce résumé, que deux animateurs de l’association « La main dans les étoiles » dont Stéphane Kindt, également membre de notre club, nous dévoilent en début de visite.
Puis vint la présentation du matériel de l’époque, en parfait état de marche, très loin de l’obsolescence programmée !

Tout d’abord, la Lunette de 325 mm de diamètre et de 6 m de focale qui fait l’objet d’une attention particulière grâce aux passionnés de l’association Jonckhèere « Les amis de l’observatoire de Lille » et qui est toujours en service et à disposition des amateurs, des étudiants et des chercheurs de la Faculté des Sciences de Lille – Observatoire de Lille. Garder les pièces d’époques, les restaurer, les entretenir, amener des améliorations modernes sans les dénaturer, a été le parti pris des directeurs successifs. Les membres de l’association ont même reconstitué un sismographe dont les pièces étaient disséminées un peu partout dans l’observatoire. Retrouver toutes les pièces relevait presque du miracle et le faire fonctionner relevait d’une véritable prouesse technique.

La visite s’est poursuivie avec la découverte d’instruments plus fascinants les uns que les autres : théodolites, horloges astronomiques, micromètre à fils, station de radiodétection des météores, spectrographe et bien d’autres objets ingénieux ainsi qu’une riche bibliothèque, le tout dans un cadre magnifique. Et pour finir, nous avons découvert les ateliers de restauration où œuvrent les membres de l’association Jonckhèere qui ont, grâce à leur travail minutieux, mis en valeur des instruments scientifiques d’intérêt historique dans un lieu hors du commun.

Les deux animateurs, Stéphane et Stéphane, nous ont permis de manipuler la grande Lunette pour notre plus grand plaisir (la huitième plus grande de France tout de même !). Par le biais d’explications scientifiques et historiques claires, ils ont su transmettre leur passion et à la fin de la visite, nous n’avions qu’une hâte, revenir à l’atelier d’optique voir à l’œuvre ces passionnés et observer avec la Lunette Jonckhèere bien sûr !

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Les membres du Club fêtent le solstice d’hiver

Remontons le temps de 3000 ans… Les Anciens avaient déjà remarqué qu’après des jours et des jours de grisaille et de luminosité de plus en plus courts, le Soleil renaissait et les journées s’allongeaient. Chaque culture, grâce à de nombreux rituels magiques et invocations, appelait cette renaissance de ses vœux de peur que l’astre du jour ne meure et disparaisse.

C’est précisément après un événement appelé solstice d’hiver que la lumière se remet à croître. L’inclinaison de la Terre par rapport au Soleil est alors à son maximal et le pôle Nord pointe dans la direction opposée à notre étoile, ce qui plonge les régions arctiques l’obscurité (la fameuse « nuit polaire »).

Dans l’Antiquité romaine et le calendrier julien, la période du 17 au 24 décembre était appelée « Saturnales » (Saturne, l’équivalent romain du grec Chronos, étant le dieu des semailles mais aussi du temps) et le solstice d’hiver était fêté le 25 décembre. Les Germains honoraient quand à eux le Dieu Heimdall, Dieu de la Lumière et de la Lune, qui revenait voir ses enfants à cette période pour les récompenser, et la fête de Yule, qui était célébrée dans tous les les pays nordiques. Comment ne pas évoquer le Temple égyptien de Karnak, plongé dans l’obscurité et éclairé par les rayons du Soleil au solstice d’hiver ! Cette fête de la lumière a toujours cours de nos jours mais est décalée au 25 décembre, jour de Noël, qui tire son étymologie du latin « Natalis Dies » qui signifie « jour de naissance ».

3000 ans plus tard, le scénario se répète. Cette fois, pas de divinité invoquée mais des astronomes amateurs convoqués le 21 décembre à l’Observatoire Uranie de Saint-Saulve pour une observation du Soleil, en toute sécurité avec le matériel adéquat ! Celui-ci était au rendez-vous et l’occasion était belle de scruter ses protubérances et ses tâches. De nombreux promeneurs ont découvert, avec curiosité d’abord puis avec ravissement, notre Astre tel qu’ils ne l’avaient jamais vu auparavant grâce au matériel performant du club. Philippe LEMOINE a fait de superbes photos et nous les partageons en vous souhaitant de très bonnes fêtes !

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